AG de Vivendi : les Scientifiques en rébellion mobilisé·es pour contrer l’influence de Vincent Bolloré sur le débat public national
Le 9 décembre 2024, une dizaine de Scientifiques en rébellion se sont joints à une action à Paris pour dénoncer la contamination grandissante du débat public en France par les thèses de l’extrême-droite, notamment sous l’influence du financier et milliardaire Vincent Bolloré.
Cette action a eu lieu devant le palais Brongniart, le lieu historique de la bourse de Paris. Environ 200 personnes se sont rassemblées avec banderoles et fanfare, pour des prises de paroles dénonçant l’influence néfaste de Vincent Bolloré sur la société française. Un collectif féministe, Reporters Sans Frontière, ATTAC, etc, ont pris la parole, ainsi qu’un membre des Scientifiques en rébellion. Nous y avons revendiqué une plus grande garantie pour l’indépendance de la presse, et avons proposé de retirer les aides publiques aux médias possédés par de riches hommes d’affaires.
Après ces prises de parole, les manifestant·es se sont dirigé·es vers les Folies Bergères, où se tenait une Assemblée Générale extraordinaire du groupe Vivendi. A la manœuvre, le milliardaire et idéologue d’extrême-droite Vincent Bolloré, qui proposait aux actionnaires la scission du groupe en trois entités cotées aux bourses de Londres, Amsterdam, et Paris, une opération qui lui permettrait un contrôle accru sur les médias tout en contournant les règles encadrant le capitalisme financier.
Les manifestant·es ont été nassé·es à quelques dizaines de mètres du lieu de l’Assemblée Générale par plusieurs centaines de policiers, CRS, et agents de la BRAV-M. Un de nos membres a été interpellé.
La raison de la présence de Scientifiques à cette action ? Les médias contrôlés par Vincent Bolloré (CNews, Europe 1, JDD, les éditions Fayard qui ont publié le livre de Jordan Bardella, et maintenant les éditions Hachette qui publient la moitié des livres scolaires en France) sont les fers de lance des idées de l’extrême-droite. Elles propagent des valeurs antagonistes avec celles que nous défendons en tant que scientifiques-citoyen·nes : la haine des personnes étrangères, le refus du pluralisme et de la diversité, le mensonge sur les faits scientifiques, à commencer par la négation de la gravité du changement climatique, le refus d’enseigner aux enfants la tolérance vis-à-vis des questions de genre. A rebours de ces valeurs que nous considérons profondément dangereuses, nous ne cesserons jamais de prôner l’intelligence collective, l’accueil et le soin à toutes les échelles pour transformer la société, à la hauteur de l’urgence sociale et environnementale que nous diagnostiquons rapport après rapport, publication après publication, et ce depuis des décennies. Cette action s’inscrit dans la continuité de notre appel aux scientifiques à se mobiliser contre l’extrême-droite, publié en juin dernier.
Face à l’impuissance des pouvoirs publics à endiguer l’intoxication du débat public par des discours ouvertement anti-science, nous considérons qu’il fait partie de notre mission de scientifiques de joindre nos forces à celles et ceux en lutte contre l’influence grandissante de Vincent Bolloré.