2023-02-02

Action Intoxication alimen-terre à la mairie du 5e à Paris

Aujourd’hui 2 février 2023, 17 rebelles d’Extinction Rebellion et 7 scientifiques de Scientifiques en Rebellion ont associé leurs forces pour interrompre une conférence de désinformation sur le glyphosate, donnée par l’AFIS, l’Association Française pour l’Information Scientifique, et plus particulièrement Hervé Le Bars, membre pro-glyphosate de celle-ci, à la Mairie du 5e arrondissement de Paris, avec la complaisance de celle dernière. 

Les scientifiques et rebelles ont interrompu à plusieurs reprises l’intervenant sur des thématiques telles que le lobby du glyphosate, ses effets sur la biodiversité et les problèmes de déontologie/éthique scientifique de l’intervenant de l’AFIS, dénonçant les dangers d’une telle désinformation sur une thématique de santé publique, à laquelle une cinquantaine de citoyen.nes ont assisté. Cette action prend part à la campagne « Changer de régime » d’Extinction Rebellion et la campagne « Biodiversité et agriculture » de Scientifiques en rébellion.

Etsuki, professeure en économie et membre de scientifiques en rébellion nous parle de l’économie politique du glyphosate avant de se faire arracher son micro : « Le glyphosate est une composante essentielle au service d’un modèle d’agriculture intensive caractérisé par de très grandes exploitations en monoculture. La dépendance des agriculteurs et agricultrices aux semences transformées et aux produits phytosanitaires associés, est un fond de commerce sans égal pour les sociétés agrochimiques. La FNSEA fait front commun avec le lobby de l’agrochimie pour orchestrer la désinformation et capturer la décision publique. La FNSEA tire profit de la vente de ces produits dans les coopératives. Des alternatives existent mais demandent de renoncer au modèle dominant ce qui va à l’encontre des intérêts de l’agrochimie et des syndicats qui en profitent. »

Elodie Vercken, directrice de recherche à l’INRAe, alarme sur l’effet du glyphosate sur la biodiversité « Quand elle est utilisée en agriculture, la molécule de glyphosate se retrouve dans tous les compartiments de l’environnement et affecte les espèces animales et végétales sur un large spectre taxonomique. Le glyphosate affecte les voies métaboliques de nombreux micro-organismes, et a, en conséquences, des impacts généralisés sur les autres organismes via leur microbiote. De très nombreux effets ont été documentés sur les insectes, les vers de terre, les poissons. Il est à noter que de plus en plus d’espèces-cibles développent une résistance au glyphosate, ce qui résulte en l’augmentation des doses pour maintenir « l’efficacité » des traitements et montre un fois de plus la non-durabilité de cette méthode. »

Olivier Aumont, chercheur en biogéochimie marine et membre scientifique en rébellion, a interpellé l’intervenant, Hervé Le Bars, sur son intégrité scientifique et son respect de la déontologie de scientifique: « Vous présentez une opinion personnelle comme un consensus scientifique qui dans l’état actuel des connaissances n’existe pas. En faisant cela, vous trompez le public qui vous écoute en affirmant être un expert scientifique qui respecte les valeurs de la démarche scientifique. », se référant au Code de conduite européen pour l’intégrité en recherche.

On ne le présente plus, le glyphosate est un rouage mortifère au service d’une agriculture intensive caractérisée par d’immenses exploitations en monoculture. La dépendance des agriculteur.ices aux semences et produits phytosanitaires est le fond de commerce des sociétés agrochimiques telles que Monsanto. Interdire le glyphosate, c’est priver ces industries de plusieurs centaines de millions d’euros de chiffre d’affaires. La FNSEA, syndicat agricole majoritaire fait front commun avec le lobby de l’agrochimie pour orchestrer la désinformation. Des alternatives existent mais demandent de renoncer à ce modèle toxique.

Les études scientifiques sont formelles : l’impact de l’agriculture intensive, cause majeure du dérèglement climatique et de l’effondrement de la biodiversité, n’est plus à prouver. Ce système délétère ne profite qu’à quelques multinationales. Un système pourtant soutenu par la FNSEA et le gouvernement qui n’a toujours pas engagé de réelle stratégie prenant en compte l’urgence écologique.

Le rythme d’extinction des espèces dans le monde est 10 à 100 fois plus élevé que dans les 10 derniers millions d’années : ne laissons pas une poignée de personnes perpétuer cet écocide !

Nous sommes malades d’une alimentation toxique produite par un système agricole à bout de souffle. Il est temps de Changer de Régime !

Découvrez la campagne Changement de Régime

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