énergies fossilespoliceTotal 2025-06-11

Action Craquage Total : les industries fossiles protégées par la police

Le 23 mai dernier ont eu lieu deux actions de désobéissance civile non violente à Paris, à l’occasion de l’Assemblée générale de TotalEnergies. Des membres de Scientifiques en rébellion ont contribué à cette journée. Ce texte vise à relater ces évènements et à interroger le rôle répressif de la police.

Crédit : Compte Bluesky Carnage Total.

En premier lieu, l’action « craquage total » [1] a débuté au siège de BNP Paribas. Il s’agissait de pointer une nouvelle fois la responsabilité des banques et des assureurs dans le financement de projets destructeurs comme l’oléoduc EACOP en Tanzanie et en Ouganda. Au matin, des militant·es ont investi le siège de la BNP, boulevard Haussmann, et une performance artistique a pu être donnée dans le hall d’entrée. La brigade de répression de l’action violente (nous soulignons) motorisée (BRAV-M) est intervenue rapidement. Plusieurs vidéos [2] indiquent clairement que son rôle a consisté à attendre les militant·es non violent·es (nous soulignons) à la sortie de la banque pour les molester, projeter au sol, etc.

En second lieu, une contre-Assemblée générale de Total [3] a commencé à s’organiser en début d’après-midi au square Louise Michel, juste au pied de la basilique Montmartre. L’objectif était de proposer une rencontre-débat citoyenne sur l’avenir énergétique. Là encore, la police, incarnée par la BRAV-M, en a décidé autrement. Les militant·es ont été nassé·es et le matériel confisqué ou détruit. Plusieurs camarades, en particulier les porte-paroles, ont été placé·es en garde à vue. Pendant plusieurs heures, de nombreux·ses touristes ont assisté à l’étrange scène d’une vingtaine de militant·es assis·es calmement à côté de la fontaine Paul Gasq et entouré·es par des policiers vêtus de noir et casqués. « La France est bien le pays des droits de l’Homme ? » a-t-on pu entendre.

La répression policière au travers de ces deux actions suscite plusieurs commentaires :

Alors que l’avantage de tou·tes et l’intérêt général consisteraient à redoubler d’effort pour affronter les bouleversements écologiques majeurs en cours, le gouvernement préfère museler les voix qui encouragent la discussion et la construction commune d’un avenir soutenable. Nous ne nous laisserons pas intimider par les nouvelles stratégies policières : nous tenons à réaffirmer notre attachement à la désobéissance civile non-violente et à souligner que cette voie a, dans l’histoire, souvent permis aux causes légitimes de s’imposer.

Références

[1] L’action du matin de « Craquage total ».

[2] Par exemple la vidéo de cet article.

[3] Le récit de la contre AG Total.

[4] Article de Reporterre.

[5] Lucas Lévy-Lajeunesse, « Police vs État de droit », AOC, 7 avril 2025.

[6] La déclaration des Droits de l’Homme et du citoyen de 1789.